À Kankan, la crise du carburant persiste toujours. Les stations de service sont carrément bourrés de monde. Conséquence, les activités maraîchères notamment dans les quartiers Bordo et Briqueterie aux abords du fleuve Milo, sont fortement touchées par cette crise de carburant.
Les femmes, principales actrices de ces jardins, peinent à arroser leurs cultures, mettant en péril plusieurs plantations. Adama Koulibaly, préoccupée et indignée, exprime son inquiétude quant à cette réalité persistante.
« Nous sommes très inquiets face à cette situation. Nous ne gagnons pas de carburant pour arroser nos jardins. Aujourd’hui, cela fait plus de quatre jours je n’arrive pas à satisfaire mon jardin en termes d’eau et c’est difficile d’arroser avec les mains. Il y a au moins une dizaine de plantes à arroser, mais c’est compliqué avec cette situation alarmante et triste; nos jardins risquent gros. Hier tout allait bien, mais ce matin, je partais au jardin, j’ai cherché le carburant mais rien! » Déplore-t-elle.
Cette crise de carburant impacte directement les moteurs nécessaires à l’irrigation des cultures, compromettant ainsi la sécurité alimentaire dans la région. Les conséquences économiques et sociales de cette situation préoccupante sont ressenties par la population locale, accentuant les défis déjà existants. C’est le cas d’Aminata Camara, résidente dans la commune urbaine de Kankan, où le manque d’arrosage menace sérieusement son jardin.
« On ne gagne plus d’essence pour partir au jardin, à plus forte raison pour arroser. C’est Dieu seul qui pourrait nous sauver dans cette affaire. Ce matin on s’est réveillée avec une crise surprise, c’est vraiment dommage ce qui se passe » indique-t-elle.
Face à cette situation, nos interlocutrices demandent la clémence du ministère de l’agriculture et le chef de l’Etat.
« Nous demandons au ministre de l’agriculture et au chef de l’État de voir notre cas. C’est dans les jardins que nous travaillons pour nourrir nos enfants. Actuellement, nous sommes à la maison, même le moyen de déplacement est pratiquement difficile. Nos jardins sont abandonnés là-bas comme ça » plaident-elles.
Il faut rappeler que dans la journée du mardi 16 janvier 2024, une crise inédite du carburant s’est fait ressentir à Kankan. A la veille, une grande quantité du carburant était visible partout dans le marché noir.
Facely Sanoh depuis Kankan pour actualitefeminine.com