« De fin 2023 à maintenant, nous avons enregistré 47 cas de mariages précoces de N’Zéréoré jusqu’à Conakry et c’est une décroissance. Avant pendant les vacances nous pouvions gérer trois à quatre cas dans le mois ». Ces propos viennent de Thérèse Akakpo responsable protection jeune et enfant du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée. Le mariage d’enfants en République de Guinée persiste toujours mais grâce à l’implication des activistes et féministes, ce problème tend vers son épilogue.
Au Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, une organisation qui lutte principalement contre le mariage précoce en République de Guinée, plusieurs actions sont menées afin de palier à ce problème « une fois alertées, nous procédons à une sensibilisation pour un début, rencontrer les parents, échanger avec eux pour leurs expliquer les conséquences des mariages d’enfants. Malgré cette approche s’il n’y a pas de suite favorable, nous essayons d’amener la brigade à réagir, nous essayons de porter plainte à la place de la victime. Si toutefois elle est réticente il y a deux possibilités, soit nous réagissons avant le mariage ou le jour du mariage, à travers le service de protection des personnes vulnérables ou l’OPROGEM » explique Thérèse Akakpo responsable protection jeune et enfant du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée
Même s’il y a un changement de mentalité car une famille sensibilisée c’est tout un quartier sensibilisé, le club enregistre quelques difficultés « nous avons un problème de signalement. Dès fois vous êtes informés le jour J du mariage et si la brigade n’a pas les moyens qu’il faut on laisse le mariage se faire, c’est le problème majeur et aussi la réticence des parents, quand une fille connaissant les conséquences du mariage précoce arrive à dénoncer, ses parents estiment qu’elle les a déshonorée mais nous continuons toujours nos séances de sensibilisation » indique-t-elle.
Selon la féministe, les défis restent et demeurent « l’applicabilité des textes et lois car une famille qui est alertée sert toujours de leçons aux autres. Il y a aussi le manque d’informations au niveau de la communauté qui nous empêche de réaliser nos actions comme il se doit » précise-t-elle.
Le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée ne compte pas baisser les bras, il envisage de continuer à faire des causeries éducatives tout en impliquant les leaders communautaires, les chefs religieux. En outre, faire des plaidoyers, attirer l’attention de l’Etat sur cette problématique.
Cet article est un accompagnement de Girls First Fund