« Je me suis retrouvée sans famille, je n’avais que des amies pour m’écouter… ». Cette déclaration est le témoignage émouvant de dame X victime de mariage précoce. Alors qu’elle n’avait que 14 ans et elle préparait son Brevet d’Etude de Premier Cycle BEPC, elle se retrouve dans un mariage qu’elle ne voulait pas.
Dénigrée, abandonnée, maltraitée, c’était le quotidien de dame X qui n’a pas accepté un mariage arrangé. Ayant des ambitions pour le futur et voulant coûte que coûte avoir son Brevet d’Etude de Premier Cycle BEPC, la jeune dame s’est résignée et a eu le courage de rester sur sa position.
« On m’accusait que c’était de ma faute et pourtant j’avais précisé que je ne voulais pas de ce mariage mais ils ne m’ont pas écouté. J’ai été dénigrée par ma propre famille, je me suis retrouvée sans famille, je n’avais que des amis pour m’écouter. Du coup ça n’a pas été facile pour moi avec les problèmes de la maison et faire le brevet, mais je n’ai pas abandonné et Dieu merci j’ai eu le brevet » narre-t-elle.
Dans ce ménage, la victime était souvent violentée par son mari « vu qu’il n’y avait pas d’amour, et on ne se comprenait pas, il arrivait parfois à me violenter et finalement nous avons divorcé. Dieu merci je n’ai pas eu d’enfants dans ce ménage sinon qu’allais-je faire ? » Se souvient-elle.
Armée de force et de courage, la jeune dame a rapidement intégré des ONG pour son propre bien mais aussi aider celles qui sont dans la même situation qu’elle « C’est ainsi que j’ai intégré le club des jeunes filles leaders de Guinée, j’ai suivi des formations et en plus je suis mes cours à l’école. Je suis aussi dans le Club des Amis du Monde tout cela pour aider d’autres filles qui sont dans la même situation que moi. Même si je n’ai pas de revenus mais je suis heureuse d’aider » dit-elle.
Ayant vécu le calvaire dans ce mariage arrangé, dame X lance des messages à toutes les parties prenantes « aux victimes, je leurs dirai que ça ne sera pas facile et tout le monde vous abandonnera, donc il ne faut pas désespérer et il faut dénoncer. Aux parents, c’est de leur dire que même Dieu n’a pas exigé à ce qu’on donne une petite fille en mariage sans son consentement en plus. Qu’ils accompagnent leurs filles à réaliser leurs rêves. Aux ONG de respecter leurs engagements à aider les victimes. A l’Etat de sanctionner les auteurs de ces mariages d’enfants à la hauteur de leur forfaiture » lance-t-elle.
Le mariage d’enfants est très récurent en République de Guinée à cause de certaines traditions dans les communautés. Une situation qui met en péril l’épanouissement de la jeune fille.
Cet article est un accompagnement de Girls First Fund pour la lutte contre le mariage d’enfants en République de Guinée